Ce livre, cosigné avec ma collègue socio-économiste Laurence Wilhelm, est apparu comme assez remarquable à l’époque où il est sorti. Il combinait en effet une approche économique, sociologique, urbanistique et de gestion sur un sujet non traité jusqu’alors. J’avais dirigé en une dizaine d’années une série d’études pluridisciplinaires sur les réseaux de marché de grandes villes, Laurence travaillait quant à elle depuis longtemps sur la problématique de l’approvisionnement en produits vivriers des villes d’Afrique. En exploitant nos travaux précédents, nous avons réuni les éléments d’une synthèse jamais formulée auparavant. Ce livre a été bien diffusé. Il est aujourd’hui obsolète, d’une part parce que l’année 2000, pour des villes en forte croissance, est très éloignée, d’autre part et peut-être surtout parce que la montée en puissance de la Chine (et secondairement de l’Inde et du Pakistan) dans les échanges commerciaux des pays africains a bouleversé radicalement toute l’économie des marchés du continent africain, faisant disparaitre en particulier des pans entiers d’activités dans les produits manufacturés. Un ouvrage qui fait en somme aujourd’hui office de témoignage et peut à ce titre intéresser des étudiants ou des historiens.